Les cygnes tuberculés du Bois Français
(Saint-Ismier - 38 Isère)
Là encore, c'est une très bonne question ! :)
En fait, personne ne peut réellement le savoir, pour la simple et bonne raison que les cygnes du Bois Français étant sauvages et non "bagués", il est tout simplement impossible de les suivre et donc de pouvoir dire ce qu'ils font une fois qu'ils quittent le lac à l'automne.
On ne peut donc qu'émettre des hypothèses dont la plus "logique" est de penser qu'ils restent dans le secteur "grenoblois" ou "régional", en tous cas pour les adultes.
Ce qui permet d'avancer cette hypothèse, c'est qu'un grand rassemblement de cygnes est observé chaque année, durant l'hiver, au niveau du barrage, sur l'Isère, se situant à Saint Egrêve.
Il est donc fort probable que "nos" cygnes n'aillent guère plus loin pour passer l'hiver.
MAIS ce n'est qu'une hypothèse, non une certitude puisque certains cygnes peuvent migrer sur des centaines (voire milliers) de kilomètres, afin de quitter un pays froid, pour se rendre dans un pays chaud, où ils pourront passer l'hiver sous un climat plus "accueillant".
En fait, je serais curieuse de voir si "nos" cygnes quitteraient le lac "Belledonne" durant l'hiver, SI le niveau d'eau de celui-ci ne descendait pas chaque année aussi bas qu'il l'est en fin de saison (mi automne).
Parce qu'en fait, il y a fort à parier pour que ce soit la principale raison qui pousse "nos" cygnes à quitter le lieu, puisque :
1) non seulement la nourriture se fait de plus en plus rare au fur et à mesure que l'eau baisse (puisque moins d'eau = moins de plantes aquatiques pour se nourrir) mais qu'en plus....
2) .... les cygnes n'ont plus suffisamment d'eau "autour d'eux" pour être en sécurité vis à vis des prédateurs !
3) enfin on peut également noter le fait qu'il n'est pas rare, durant l'hiver, de voir l'eau du lac geler sur toute la surface de celui-ci, rendant alors l'endroit totalement inhabitable pour les cygnes...
L'idéal serait donc, qu'une année, nous ayons un printemps, un été et un automne tellement pluvieux que le niveau du lac ne baisse pas de toute la saison ! Ainsi nous pourrions vérifier si ma curiosité serait ou non satisfaite ! Mais, bon : je ne suis pas sûre que cela ravirait grand monde, dont moi la première, soyons honnêtes !
Un peu plus sérieusement, voici ci-dessous deux photos permettant de se rendre compte de la façon dont le niveau d'eau du lac baisse de façon inexorable au fur et à mesure que passe l'été.
Sur cette photo prise fin août 2018, les flèches indiquent le niveau auquel se trouvait (ou devrait se trouver normalement) l'eau au mois de mai.
Comme vous pouvez le constater, quasiment 1/3 du lac n'est déjà plus en eau et "nos" pauvres cygnes (que l'on aperçoit au milieu de la photo) ont donc déjà perdu une grande partie de leur territoire :
1) pour la nourriture !
2)
pour l'envol !
3)
et surtout pour leur sécurité !
Sur la photo suivante (réalisée grâce à un photo montage de plusieurs photos accolées), un petit aperçu du niveau de l'eau qu'il restait dans le lac fin octobre 2018 : soit deux mois après la précédente !
Comme vous pourrez, là encore le constater, il faut porter le regard bien au-delà de "l'ile" évoquée sur d'autres pages de ce site, pour voir encore un peu d'eau dans le lac ! Et le peu d'eau qui reste est tellement infime en profondeur, que les cygnes ont carrément "pieds" alors que l'on ne pas dire qu'ils soient vraiment hauts sur pattes !
Par ailleurs, la "vase" qui recouvre quasiment la totalité du lac et qui, à certains endroits se comporte comme des "sables mouvants" si on marche dessus, se "solidifie" suffisamment sur d'autres parties du lac, pour que l'on puisse marcher dessus sans problème, donnant dés lors un accès "privilégié" aux prédateurs "terrestres" !
On peut donc comprendre pourquoi à l'automne "nos" cygnes préfèrent déserter le lac pour un lieu plus nourricier et surtout plus sûr pour eux...
Copyright © C. BELMONTAGNE - Tous droits réservés
Toute reproduction partielle ou complète du site interdite