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Les cygnes tuberculés du Bois Français

(Saint-Ismier - 38 Isère)

Pourquoi certains cygneaux "disparaissent" ?


- "Est-ce que vous savez ce qu'il est arrivé au cygneau qui n'est plus là ?"

Voici typiquement la question que l'on me pose (et que je pose moi-même aux habitués du coin) à chaque fois qu'un des petits cygnes d'une nichée "disparait" soudainement.

Malheureusement, il est quasiment impossible de répondre à cette question, car pour ce faire, il faudrait pouvoir surveiller la famille cygne 24h/24 ; or, cela demanderait forcément un dispositif coûteux, que ce soit matériellement et/ou humainement parlant.

Un jour où je discutais de ce problème de "disparition" avec elle, une personne, un peu indignée, me fit remarquer qu'elle s'étonnait que rien ne soit fait pour éviter la perte des petits cygnes. Comme je le lui avais alors expliqué, il faut remettre les choses "en perspective" pour les comprendre.

C'est ce que je vais essayer de faire ici.

 

Pour commencer, il faut garder à l'esprit que les cygnes du lac "Belledonne" du Bois Français sont des animaux sauvages. Ils ne font donc l'objet d'aucun suivi particulier, puisqu'ils sont libres de vivre où et comme bon leur semble ! :-) Et cela est d'autant plus vrai que le cygne tuberculé de France n'étant pas à ce jour (2019) un animal en voie de disparition ou de déclin : il n'y a aucune raison particulière de le protéger, comme cela peut se faire pour d'autres espèces sauvages.


Mais imaginons que l'on veuille empêcher la disparition de cygneaux.

Cela nécessiterait, comme dit plus haut, de les mettre sous surveillance 24h/24 ! Il faudrait donc mettre en place soit une surveillance humaine et/ou une vidéo surveillance constante.

Côté humain, cela signifie qu'il faudrait, au minimum, qu'une personne ait les yeux rivés sur les cygnes en permanence, jour et nuit ! semaine et WE ! Ce qui induit, en réalité, qu'il faudrait au minimum deux personnes pour que la première puisse, régulièrement, s'alimenter, se reposer, aller au "petit coin", etc, pendant que la seconde prendrait le relais

Par ailleurs, assurer une surveillance de nuit, supposerait un équipement adapté, tel que des jumelles à vision nocturne, par exemple.

Et je ne parle même pas de la difficulté à rester, continuellement, les yeux "rivés" sur un animal, que ce soit de jour ou de nuit, par temps caniculaire ou sous une pluie diluvienne, etc...

Mais, supposons que l'on trouve des volontaires pour ce faire.

Si vous suivez un tant soit peu l'actualité, vous aurez appris depuis longtemps déjà qu'aussi bien les hôpitaux, les forces de l'ordre ou encore les enseignants --- pour ne citer que ces 3 exemples là --- manquent, depuis des années pour ne pas dire des décennies, de moyens, parfois essentiels, pour assurer leurs missions au quotidien. Vous comprendrez alors que le sort des cygneaux du Bois Français, aussi sympathiques nous soient-ils, ne soit pas une priorité en soi au niveau "politique".

Par conséquent, seuls des particuliers ou des associations pourraient éventuellement prendre en charge le problème. Sauf que financièrement, aucune association n'aurait les moyens d'engager le moindre dispositif en ce sens là, alors qu'elles peinent déjà à assurer la (sur)vie de leurs propres missions de sauvegarde et soins d'animaux récupérés blessés ou abandonnés.

Quant à équiper, techniquement, le lac "Belledonne" d'un système de vidéo-surveillance efficace, jour et nuit : cela représenterait un coût faramineux !

Toutefois, même si on parvenait à installer plusieurs caméras, il serait très difficile malgré tout de parvenir à "couvrir" l'ensemble du lac et de ses alentours proches, au vu de toute la végétation qui l'entoure.

De même, si on "puçait" (ou "baguait") les cygneaux dés leur naissance (ce qui demanderait déjà un investissement humain et financier non négligeable pour les attraper puis les équiper de "puces" électronique) : rien ne garantirait alors de savoir ce qui leur arrive lorsqu'ils disparaissent ; il n'y a qu'à voir le nombre d'animaux de compagnie (chien/chat), pourtant parfaitement "pucés", qui disparaissent chaque année, sans qu'on ne les retrouve jamais, alors qu'ils peuvent, parfois, être seulement à quelques centaines de mètres de chez eux ! Ce qui est particulièrement vrai pour les chats qui peuvent délibérément choisir de changer de maison et de "propriétaires" humains, même lorsqu'ils sont parfaitement traités ! :-)

Enfin, prenons l'exemple des parcs zoologiques qui malgré de "triples enceintes" --- les animaux étant enfermés, pour la plupart, durant la nuit, dans des abris qui sont eux-mêmes dans des enclos qui sont eux-mêmes dans un parc totalement clos ! --- arrivent à être malgré tout victimes de vols !

Donc, vous l'aurez compris : vouloir protéger les cygneaux de toute "disparition", naturelle ou malveillante, relève d'une mission sinon impossible, du moins assez improbable à moins que de n'avoir les moyens de mettre un "garde du corps" derrière chaque cygne !

Il ne nous reste donc guère que les hypothèses pour comprendre pourquoi des cygneaux disparaissent. Et elles sont, hélas, nombreuses...

 

1) La prédation naturelle

Comme tout animal sauvage (ou domestique, parfois) vivant dans la nature, les cygnes ont des prédateurs naturels.

Si bien évidemment, le premier prédateur qui vient presque systématiquement à l'esprit des personnes, se trouve être le renard --- injustement victime de son "étiquette" ancestrale de "voleur de poules" --- il est pourtant sans doute très loin d'être le premier à devoir être incriminé lorsque des cygneaux disparaissent chez "nous" (il peut en être autrement selon les régions ou les pays).

Il faut savoir, par exemple, qu'une corneille est susceptible "d'enlever" un "poussin" venant de naitre ou n'ayant que quelques jours (la période possible "d'enlèvement" étant forcément assez restreinte, vu la vitesse à laquelle les cygneaux grossissent !)

J'ai pu, en 2019, assister "en direct" à une tentative "timide" mais claire, de la part d'une corneille, au troisième jour des naissances. Elle "tournicotait" autour du nid, dés le deuxième jour des éclosions et le troisième, alors qu'elle était perchée sur un arbre à côté du nid, elle a fait une "plongée" et un passage juste au-dessus de celui-ci !

Il m'est apparu comme évident qu'elle avait plus tenté de "tester le terrain" que de réellement s'en prendre à un petit --- vu que la mère veillait sur eux --- mais sa démarche était malgré tout très claire ! Malheureusement pour elle, les parents ayant des yeux à peu près de "partout" et en particulier sur tout ce qui vole, elle était, ce jour là en tous cas, surveillée d'aussi près que les cygneaux eux-mêmes ! Ces chances de réussite étaient donc à peu près équivalentes à celles de gagner le gros lot au Loto ! :)

Pas de meilleure protection "rapprochée" que d'être sur le dos de sa maman ! :)

Petit cygneau tuberculé sur le dos de sa mère

 

Autre prédateur possible, bien que lui aussi moins connu : le carnassier !

Beaucoup de personnes l'ignorent, mais les carnassiers de type brochet, black-bass, silure, tortue de Floride, etc. sont susceptibles de tuer les cygneaux lorsqu'ils sont encore petits en taille.

Concernant le silure : il n'y en a, a priori, aucun dans le lac "Belledonne", trop peu profond, mais c'est un prédateur des oiseaux aquatiques, raison pour laquelle je l'ai mentionné.

La tortue de Floride --- qui a envahi le Bois Français suite à des "lâchers sauvages" de personnes ayant voulu se débarrasser de leur petite tortue devenue trop grande et encombrante --- est considérée comme nuisible en France, car elle tend à faire beaucoup de dégâts parmi la faune locale.

Pour rappel, la tortue de Floride qui porte très bien son nom (quoique...) ne devrait RIEN avoir à faire en France, même si elle n'a pas demandé à être présente sur notre territoire ! Et comme quasiment chaque fois que l'Humain introduit une espèce sauvage d'un pays dans un autre : les conséquences sont souvent désastreuses au bout de quelques décennies, voire seulement quelques années parfois.

Au vu du nombre de tortues de Floride présentes dans le seul lac "Belledonne" où nichent les cygnes, et la taille conséquente de quelques adultes : on ne peut pas exclure l'hypothèse d'une attaque sur un cygneau, bien que la tortue de Floride devienne plutôt végétarienne avec l'âge, parait-il.

Et pour les personnes sceptiques sur le fait qu'une tortue pourrait tuer un cygneau de petite taille, voici, ci-dessous, la démonstration peu réjouissante mais très instructive, quant à la façon (et la vitesse, entre autres !) dont une tortue (bien que celle-ci ne soit pas de Floride) est capable d'attraper un oiseau, puis de le noyer en l'entrainant sous l'eau pour le manger ensuite.

La vidéo ICI

 

Je soupçonne donc grandement qu'un carnassier soit l'une des causes premières de la disparition de certains petits, pour deux raisons, même si je soupçonne plutôt un brochet ou un black bass de belle taille, qu'une tortue.

Cela fait déjà deux années consécutives que des petits disparaissent très jeunes (en 2018 l'un a disparu au bout de 3 semaines, le second, un mois tout juste après le premier).

Or, lorsqu'on passe du temps à observer la famille comme j'ai pu le faire, en particulier durant l'année 2018, on se rend assez vite compte que durant les premières semaines, les parents exercent une surveillance, particulièrement "accrue" et "étroite" de leurs petits !! Et comme je l'ai relaté à la rubrique "Les cygnes sont-ils de bons parents ?" : ceux-ci sont même prêts à se sacrifier pour sauver leurs petits !

Pour qu'un cygneau disparaisse jeune (disons avant 1 mois et demi ou 2 mois) il faut donc, d'après mes observations, des circonstances plutôt "particulières" face auxquelles les parents ne peuvent pas grand-chose malgré tout leur courage et détermination.

Des circonstances telles que cela puissent même amener les parents à des comportements "étranges", voire dangereux pour la famille.

Or, cela fait déjà deux "saisons" que j'assiste à ces fameux comportements qui sont les deux raisons me faisant penser à une prédation par un carnassier, même si cela ne reste bien évidemment qu'une hypothèse !

La première raison, c'est que j'ai pu constater que le cygne mâle, en particulier, se livrait parfois à un "manège" plutôt "étrange" lorsqu'il était sur l'eau avec ses petits. C'est ainsi que je l'ai vu, à plusieurs reprises, donner d'impressionnants coups de bec dans l'eau, comme pour atteindre (chasser) une menace potentielle !

Malheureusement, je n'ai jamais réussi à voir sur quoi il "s'acharnait" autant, car trop loin de moi, mais clairement, il s'agissait d'une menace aux yeux du cygne mâle ! Et jusqu'à présent, je n'ai pu observer ce genre de scène QUE lorsque les cygneaux avaient moins de 2 mois. Autrement dit, il semblerait que cette menace ne soit existante que lorsque les cygneaux sont encore de taille petite ou "modeste".

Par ailleurs, j'ai également pu observer deux ou trois fois, un cygneau sortir "prestement" une patte de l'eau et "fuir" aussitôt après, comme s'il avait été "mordu" ou "touché" à la patte en question, d'une façon suffisamment désagréable pour que cela l'incite à réagir "vivement" !

Quant à la deuxième raison, à laquelle j'ai encore assistée cette année --- et qui rejoint ce que j'évoque durant l'histoire n°2 de la rubrique "Les cygnes sont-ils de bons parents" --- c'est d'avoir retrouvé toute la famille cygne sur le chemin qui sépare les deux lacs de "Belledonne" et du "Taillefer".

Que ce soit en 2018 ou en 2019, la raison pour laquelle la famille était sur ce chemin --- à prendre le risque phénoménal de se retrouver mise en danger face à des chiens, par exemple --- la raison était clairement d'essayer de passer sur le lac "Taillefer" ! Autrement dit, la famille cherchait clairement à quitter (fuir ?) SON lac !

Or, je me dis que pour que des cygnes adultes, accompagnés de petits qui plus est, prennent le risque de parcourir plusieurs centaines de mètres (aller/retour) "à terre", là où ils sont le plus vulnérables, le temps d'essayer de trouver un passage vers un autre lac que celui qu'ILS ont choisi pour faire naître leurs petits : ce n'est certainement pas sans une bonne raison !

D'où mon hypothèse selon laquelle un carnassier aquatique pourrait être l'une des principales causes de disparition des cygneaux, qui pourrait, de fait, amener les parents à vouloir fuir leur propre lac de nidification...

Famille 2019 cherchant à passer sur le lac "Taillefer"...

Plumes de toilettage de cygnes au Bois Français

Voilà donc pour les quelques informations concernant la prédation naturelle.

Passons maintenant à une autre cause possible de disparition des cygneaux.

 

2) La maladie

On l'oublie un peu trop souvent, mais tout comme nous Humoins, les animaux peuvent tomber malades et donc mourir. C'est le cas, par exemple, lorsque les oiseaux sont victimes de la fameuse grippe aviaire.

Et là encore, comme pour nous, les maladies peuvent être multiples.

Ce qui va m'amener aux deux raisons suivantes pouvant causer la disparition des petits

 

3) Le nourrissage avec du pain (ou tout aliment fabriqué/transformé humainement)

J'ai déjà abordé le problème lié au nourrissage des cygnes avec du pain, à la rubrique "Pourquoi le pain n'est-il pas bon pour la santé des cygnes ?".

Je ne vais donc pas reprendre tous les points ici, mais juste l'essentiel, car c'est aussi, très potentiellement, l'une des principales raisons de la disparition de certains cygneaux.

Les cygnes étant des végétariens, leur système digestif ne sait pas "assimiler" le pain.

Cela signifie, entre autres, que le pain peut endommager leur foie en leur développant une sorte de "cirrhose", s'ils en consomment trop régulièrement. Et cette maladie peut leur être fatale. Or, les jeunes cygnes sont forcément beaucoup plus vulnérables à ce problème potentiel que leurs parents adultes. Et cela est d'autant plus vrai que, sans penser à mal, car souvent elles ignorent le problème, de nombreuses personnes donnent du pain aux cygnes du Bois Français.


Alors je sais qu'à certains endroits, comme au château de Vizille, par exemple, les gens donnent du pain aux cygnes à longueur d'année.

Premier point : à Vizille, ce ne sont pas des cygnes sauvages ; ils peuvent donc être pris en charge et soignés s'ils tombent malades à cause du pain (quoique cela soit relatif, une fois la maladie déclarée)

Deuxième point : on ne sait pas combien de temps vivent ces cygnes dont la santé est forcément altérée par les quantités de pain ingurgitées presque tous les jours.

Mais quand bien même ces cygnes résisteraient à une alimentation inadaptée à leur bonne santé --- après tout certains humains, même s'ils sont rares, boivent et fument à outrance toute leur vie durant, sans en mourir pour autant --- la seule véritable question à se poser est : est-ce que parce qu'on a "le droit" (ou qu'on le prend, sans forcément le savoir, d'ailleurs) de faire quelque chose "d'inappropriée" à un endroit, cela justifie de le faire ailleurs ?

On a le droit de consommer du cannabis dans certains pays, de boire de l'alcool "à volonté" dans d'autres ou même de manger de la pâte à tartiner à tous les repas si on le souhaite : est-ce que cela signifie que c'est bon à la santé et sans danger à plus ou moins long terme ? Pas vraiment...

D'où l'importance de ne pas nourrir les animaux sauvages ou autres, avec une nourriture qui leur sera fatale, tôt ou tard...

Sans compter qu'aucun humain, aussi bienveillant soit-il, ne pourra jamais remplacer ce que la Nature a mis en place pour chaque espèce animale, dont nous autres Humains faisons partie ! Donc mieux vaut laisser la Nature nourrir ses animaux comme cela a été prévu, au mieux, pour eux :-)

 

4) La pollution

Toujours lié à la maladie, on ne pense que rarement à la pollution sous toutes ses formes.

Ainsi, le pain mouillé, en "stagnant" dans l'eau, peut développer des bactéries mortelles susceptibles de tuer tous les animaux qui en consommeront ; comme déjà mentionné par ailleurs sur le site : en Alsace, à Erstein, en mars 2019, une 30 aine de cygnes sont morts à cause de cela...

Par ailleurs, le plomb (lié un peu à la pêche, mais surtout à la chasse) qui pollue certains plans d'eau ou rivières peut créer du saturnisme chez les cygnes (et d'autres animaux). Cela ne semble pas être le cas sur le lac "Belledonne".

De même, là encore comme pour nous les Humains, d'autres "métaux lourds" peuvent entrainer la mort de certains animaux, s'ils y sont exposés régulièrement.

Enfin, les différents "déchets" laissés ou perdus par des humains peuvent entrainer la mort d'un cygneau (ou cygne adulte, bien évidemment). D'où la cause suivante.

 

5) L'accident

Tout comme nous, les cygneaux ou cygnes adultes peuvent être victimes d'accidents.

Sur le lac "Belledonne", les lignes de pêche qui sont "perdues" par les pêcheurs --- lorsque la ligne "casse" après s'être accrochée à un végétal du lac (plante aquatique, branches, troncs d'arbres immergés, etc) --- font régulièrement des "dégâts" chez les cygnes. Je l'évoquerai par ailleurs, en relatant l'histoire d'un cygneau s'étant pris dans un hameçon en 2018.

Un chien peut, également, entrainer accidentellement la mort d'un cygneau, sans avoir eu la volonté de le tuer ! Par exemple, simplement pour jouer, un chien pourrait vouloir attraper un cygneau et dés lors le blesser ou le tuer involontairement.

Dans l'absolu, cela ne devrait pas arriver parce :

- d'une part la plupart des "propriétaires" de chiens surveillent leur animal correctement pour qu'il n'aille pas faire de mal aux cygnes

- d'autre part, la plupart des chiens n'ont que de la curiosité envers les cygnes, voire de la méfiance, de la peur ou carrément de l'indifférence et ne cherchent donc pas à les importuner

- et qu'enfin, les parents cygnes feront "barrage" (comme je le raconte à la rubrique "Les cygnes sont-ils de bons parents ?")

Mais s'ils sont à terre, loin du lac ou si des chiens arrivent "en nombre" --- SANS surveillance et donc rappel immédiat par leurs "propriétaires" --- alors là les dégâts pourraient être rapides et considérables parce que malheureusement, les parents ne pourraient pas être de partout à la fois pour défendre leurs petits et se défendre eux-mêmes.

Je me souviens, en 2018, d'avoir assisté à une scène qui aurait pu se terminer très mal, si les cygnes n'avaient pas été sur l'eau, lorsque trois chiens (de chasse qui plus est) sont arrivés comme des "flèches" sur le lac, alors que leurs "propriétaires" étaient encore suffisamment loin derrière eux pour avoir mis pas moins de 2 minutes à arriver à leur tour et rappeler leurs chiens !

Or, durant ces 2 minutes, deux des chiens étaient descendus jusqu'au lac (dont le niveau à ce moment là était déjà très bas) et avaient essayé de "courser" les cygnes ! Fort heureusement, la couche de "vase" est telle dans le lac, que les chiens s'enfonçaient trop pour parvenir jusqu'à l'endroit où s'étaient réfugiés les cygnes avec les "petits" qui étaient déjà adultes mais encore incapables de voler !

Autant dans l'eau, un chien n'a que peu de chances de faire du mal à un cygne (ce serait même plutôt le contraire !) autant "à terre" plusieurs chiens pourraient faire un "carnage" s'ils s'y mettaient tous ensemble.

Fort heureusement, même si les rencontres chiens/cygnes sont parfois "houleuses" au Bois Français, dans l'ensemble la cohabitation se passe plutôt bien, voire même parfois, étonnamment bien (j'y reviendrai dans une rubrique spéciale quant à la capacité étonnante des cygnes, à faire la différence entre les différents chiens qu'ils voient régulièrement ! :-)


Enfin, pour en revenir à la cause "Accident", un cygneau peut tout simplement se blesser comme nous autres les Humains, en se prenant, par exemple, la patte dans une branche d'arbre ou en se cassant une aile lors d'un atterrissage difficile, lorsqu'ils apprennent à voler.

Il pourrait également faire une rencontre "malheureuse" avec un serpent qui --- s'il est surpris par le cygneau --- pourrait se défendre en le piquant ! S'il s'agit d'une couleuvre, plus de peur que de mal, mais s'il s'agit d'une vipère : peu de probabilités que le petit y survive. Cependant, je doute que ce genre de "rencontres" soient autres qu'exceptionnelles au cours de la vie d'un cygne, vu la façon dont les uns et les autres font en sorte de "s'éviter" ! Car oui, il y a au moins un petit serpent qui se balade sur le lac "Belledonne" de temps à autre ; et, au passage, non ! il n'y a aucune raison de vouloir tuer un serpent pour toutes les bonnes raisons évoquées au début de cette page.

 

Reste pour conclure cette longue liste des causes potentielles de disparition d'un cygneau, une raison assez peu "glorieuse" pour nous autres Humains, mais pourtant bien réelle. La voici ci-dessous.

 

6) La malveillance humaine

J'ai été assez étonnée, en discutant un jour brièvement avec une charmante dame qui, justement, me demandait pourquoi l'un des petits avait disparu, de l'entendre me dire que j'étais bien pessimiste, lorsque j'évoquais la possibilité d'une "prédation" humaine.

De toute évidence, cette charmante dame, très "douce" il est vrai, mais pourtant déjà d'un certain âge --- ce qui sous-entend pour moi qu'elle avait forcément une certaine connaissance de la capacité humaine à produire les pires exactions qui soient en ce Monde --- cette charmante dame, donc, semblait croire impossible que des humains puissent vouloir du mal à "nos" cygnes.

Pourtant, il suffit d'ouvrir un moteur de recherche sur Internet, et d'y taper les mots clés "cygne tué", pour trouver assez facilement quelques articles relatant la mort de cygnes par balles, couteau ou même arbalète (!!) pour ne citer que ces exemples là.

J'ai, à titre d'expérience personnelle, assisté --- sur le lac "Belledonne" du Bois Français, alors qu'une famille cygnes y était présente --- à la tentative par deux personnes, d'essayer de tuer un canard au lance-pierre ! Et vu la distance à laquelle se trouvait le canard sur le lac, par rapport à la berge, l'idée n'était certainement pas de le tuer pour le manger, car il aurait été irrécupérable de quelques façons que ce soit, une fois mort.

Le but était donc juste de se faire "un carton" sur une cible vivante : ce jour là un canard.

De là à penser que certaines personnes pourraient être tentées de faire la même chose avec un cygne : je pense qu'il n'y a qu'un pas que l'on peut se permettre de franchir, sans risques de vraiment se tromper.

D'ailleurs, en février 2019, un cygne a été tué à la carabine à plomb sur le lac d'Annecy. Comme quoi...

 

Mais même sans aller jusque là, à savoir vouloir tuer juste pour le plaisir de "s'amuser", il faut avoir conscience que certaines personnes aimeraient tout simplement posséder un cygne dans leur "jardin" ! Ou encore en récupérer un pour le revendre ! Même si en soi, il y a bien peu d'intérêt à prendre de tels risques* pour si peu : cela fait partie des causes ne pouvant être exclues.

(* Les risques étant d'affronter les parents cygnes d'abord, puis la justice ensuite puisque le transport et la détention d'animaux sauvages (vivants qui plus est !) sont interdits : les sanctions pouvant conduire à 6 mois de prison et 9 000 euros d'amende)

 

Voilà pour la liste, sans doute non exhaustive, des différentes causes et donc hypothèses pouvant expliquer les raisons pour lesquelles certains cygneaux disparaissent parfois soudainement...

 

Toutefois et pour terminer sur une note un peu plus "positive", n'oublions pas que des cygneaux ne disparaissent pas forcément chaque année !  :-)

En 2017, par exemple, la famille comptait 7 petits et tous arrivèrent à "bon port" de leur croissance et de leur envol pour une nouvelle vie, à l'automne de cette année là

La famille 2017, au complet (23 septembre)

Plumes de toilettage de cygnes au Bois Français

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